Emmanuel FAYE / Enseignements Master 2008-2009

L’invention de la modernité dans le regard du XXe siècle (Duhem, Cassirer, Koyré, Blumenberg, Foucault)

LMPHI415

Emmanuel FAYE & Jean SEIDENGART

Séminaire de Master 2e année en philosophie contemporaine, semestre 2, tous les mercredi de 13h à 16h, salle L 310.

Comment se constitue le passage de l’époque médiévale aux Temps modernes ? Quels événements de pensée ont permis l’invention de la modernité ? Quel est à cet égard le rôle de la Renaissance ?
Pour développer ces questions, nous proposerons tout d’abord une introduction à la philosophie de la Renaissance en Allemagne avec Nicolas de Cues, en France avec Charles de Bovelles et Michel de Montaigne, en Italie avec Giordano Bruno. Nous étudierons conjointement les relations entre la redécouverte de philosophies anciennes, l’invention d’une philosophie nouvelle et les tout premiers éléments de ce que l’on appellera ultérieurement la révolution scientifique.
Dans la seconde partie de notre séminaire, nous étudierons comment philosophes et épistémologues du XXe siècle, en Allemagne avec Ernst Cassirer puis Hans Blumenberg, en France avec Pierre Duhem, Alexandre Koyré et Michel Foucault, ont cherché à problématiser cette invention d’une pensée moderne.
Nous proposerons enfin nos propres perspectives : corrélations entre révolution cosmologique et anthropologique, passage d’une philosophie de l’esprit à une philosophie de l’homme, et nous réfléchirons ensemble à ce que cette époque de transition que constitue la Renaissance peut nous apprendre pour penser nos propres mutations.


Elémentsbibliographiques:

I Textes originaux :
Nicolas de Cues, Docte ignorance, 1440, tr. Pasqua, Paris, Payot & Rivages, 2008 ; De possest, tr. Magnard, Caye, Larre, Paris, Vrin, 2006 ; De conjecturis, tr. Gandillac, Paris, Aubier, 1942, une traduction du De mente par M. de Gandillac figure en annexe du livre de Cassirer, Individu et cosmos dans la philosophie de la Renaissance.
Charles de Bovelles, Le livre du sage, tr. P. Magnard, Paris, Vrin 1982 (une autre traduction, par P. Quillet, figure en annexe du livre de Cassirer, Individu et cosmos…).
Michel de Montaigne, Essais, éd. Villey-Saulnier, Paris, PUF, coll. « Quadrige ».
G. Bruno, Le banquet des Cendres, 1584, éd. de L’Éclat, 1988 ; L’Infini, l’Univers et les Mondes, 1584, Paris, Les Belles Lettres,1995, 2006 ; De la cause, du principe et de l’Un, 1584, tr. fr. L. Hersant, Paris, Les Belles Lettres, 1996.

II Interprétations :
DUHEM (P.), Sôzein ta phaïnomena, Essai sur la notion de théorie physique de Platon à Galilée, 1908, Vrin, 1982_ ; L’aube du savoir : épitomé du Système du Monde, Paris, Hermann, 1997.
CASSIRER (E.), Individu et Cosmos dans la Philosophie de la Renaissance, 1927, tr. P. Quillet, Paris, Minuit, 1983 ; Le problème de la connaissance dans la philosophie et la science des temps modernes, t. 1, Paris, Cerf, 2004 ; tome 2, tr. fr., Paris, Cerf, 2005 ; La Philosophie des Lumières, tr. Quillet, Paris, Fayard, 1966, nombreuses rééditions.
KOYRÉ (A.), Du Monde clos à l’Univers infini, Gallimard, TEL, 1988.
"" "" Études Galiléennes, Hermann, rééd. 1966.
"" "" Études d’histoire de la pensée scientifique, rééd. TEL, Gallimard, 1990.
"" "" Études d’histoire de la pensée philosophique, rééd. TEL, Gallimard, 1990.
BLUMENBERG (H.), La légitimité des Temps modernes, 1966, tr. fr. Gallimard, 1999 ; Die kopernikanische Wende (1965) ; Die Genesis der kopernikanischen Welt (1975, 20074); La lisibilité du monde (1981), tr. fr. par D. Trierweiler, Paris, Cerf, 2007.
FOUCAULT (M.), Les mots et les choses, Paris, Gallimard, 1966 ; L’Archéologie du Savoir, 1969, Gallimard.

III Lectures complémentaires :
FAYE (E.), Philosophie et perfection de l’homme. De la Renaissance à Descartes, Paris, Vrin, 1998.
MONOD (J.-C.), Hans Blumenberg, Paris, Belin, 2007.
SEIDENGART (J.), Dieu, l’univers et la sphère infinie. Penser l’infinité cosmique à l’aube de la science classique, Paris, Albin Michel, 2006.



Mis à jour le 02 octobre 2008