3LPH802 : Histoire de la Philosophie 2

Intitulé 2015-2016 : Que signifie 'esthétique' dans la Critique de la faculté de juger de Kant ?
Enseignant(e) : Michèle Cohen-Halimi

Descriptif


Dans la Critique de la faculté de juger, Kant se demande si la troisième des facultés de connaître (la faculté de juger, entre l’entendement et la raison) ne possède pas elle aussi des principes a priori. Désireux de découvrir la faculté de juger à l’état pur, le philosophe de Königsberg tente de réduire dans la représentation d’un objet ce qui, dans cette représentation, est simplement subjectif : le plaisir. Kant ne procède aucunement à l’analyse d’un vécu, il s’interroge sur la possibilité pour une représentation d’être immédiatement liée à un sentiment de plaisir, qui serait l’indicateur d’un sentiment de finalité. Il différencie ainsi la sensibilité comprise comme réceptivité (Sinnlichkeit) et la sensibilité comprise comme ce sentiment spécifique de plaisir (aesthetisches Gefühl), que j’éprouve quand une représentation éveille une résonance entre mes facultés de connaître. Ce clivage entre deux significations de la sensibilité inaugure une réélaboration complète du mot « esthétique » par où « aesthetisch » va exclusivement servir à définir un sentiment qui ne concerne en rien la connaissance d’un objet. Le séminaire exposera la réélaboration kantienne des concepts nécessaires à la découpe progressive du « jugement de goût », lequel devient l’opérateur d’une mise en visibilité de l’exercice de la faculté de juger à l’état pur.

Le séminaire fera de l’éclaircissement du nouveau sens donné par Kant au mot « esthétique » le fil conducteur d’une introduction à la lecture de la troisième Critique.

Pour la bibliographie et les modalités de contrôle des connaissances, consultez le livret.

Mis à jour le 05 septembre 2015