3LPHY07 : Philosophie de la culture

Dans La Fable cinématographique, Jacques Rancière écrit : « Le cinéma n’est pas le nom d’un art. C’est le nom du monde. » On tentera de comprendre la possibilité d’un tel énoncé en suivant diverses pistes.
D’abord, celle suivie par Rancière lui-même : que le cinéma puisse être le nom du monde, c’est une assertion qui vient de la lecture de Bergson par Deleuze — une lecture qui conduit ce dernier à écrire, dans L’Image-mouvement, que « l’univers [est] un cinéma en soi, un métacinéma ».
Ensuite, on empruntera d’autres voies philosophiques. Avec Jean-Luc Nancy, on tentera d’élaborer un concept de « cinémonde », en se laissant guider par le genre du road movie pour interroger la manière dont un regard peut ouvrir et frayer un monde. Avec Jacques Derrida, on thématisera ensuite la finitude d’un tel monde, en s’intéressant notamment aux films dits apocalyptiques. Enfin, avec Jean-François Lyotard, on considérera ledit cinémonde du point de vue de cette économie capitaliste qui faisait dire à Deleuze : « l’argent est l’envers de toutes les images que le cinéma montre et monte à l’endroit ».

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