Antoine Muller

Doctorant contractuel, ED 138
Equipe d'accueil : HAR







Domaines de recherche

  • Esthétique (en particulier, philosophie de la musique)
  • Bergson
  • Nietzsche
  • Philosophie russe

Thèse en cours

 

« Enregistrement sonore et réminiscences musicales », sous la direction d'Anne Sauvagnargues.

 

Quelle place la musique prend-t-elle dans la vie quotidienne à l'ère de sa disponibilité numérique ?

Pour étudier cette question, une description des pratiques effectives doit côtoyer une réflexion sur l'évolution des types d'expériences possibles découlant des technologies d'écoute qui se sont successivement développées depuis les débuts de l'enregistrement sonore.

Un double décentrement est nécessaire pour éviter de s'enfermer dans des catégorisations toutes faites, qui ratent la spécificité de l'objet, en ce qu'il est sonore d'abord, en ce qu'il entretient un rapport particulier à la mémoire, surtout.

Premièrement, il ne faut pas se restreindre à l'écoute, comme acte volontaire, dans lequel une musique est l'objet d'une attention exclusive ou même centrale. Par rapport à la prépondérance du complexe visuel et moteur, l'ouïe revêt un caractère périphérique qui lui permet de mener une vie parallèle. C'est sur ces dispositions physiologiques, prolongées par le type d'existence exigé par le monde socialement construit que nous connaissons, que se greffent les appareils à musique mobiles. Nous sommes exposés à des musiques, notre rapport à la musique doit être pensé comme un ensemble de conduites habituelles, et pas seulement comme une suite d'expériences choisies.

Deuxièmement, les comportements musicaux doivent être abordés sous l'angle de leur répercussions, ou pour employer un terme musical, de leurs échos. Deux phénomènes s'entretiennent et se renforcent ici mutuellement. D'abord, les musiques sont des ensembles qui se déploient dans le temps, des séquences continues, aussi lorsque nous assimilons entre eux des vécus sonores, leur mêmeté prend pour nous la forme de la répétition. Mon hypothèse est que la prégnance sonore fonctionne moins par renvoi et traduction, comme la prégnance visuelle et sémiotique, que par reprise et incorporation. Ensuite, l'avènement des enregistrements sonores, étant donné les usages qui se sont développés de ces-derniers, est venu redoubler cette prégnance des séquences sonores. L'exposition répétée à un enregistrement musical constitue ainsi un produit historique aussi courant qu'inédit, un rapport peut-être sans précédent à des "entités" connues et intégrées - non pas instantanées, mais processuelles. Est-il possible de décrire rigoureusement les caractéristiques de ce type d'expérience, de mesurer en quoi il est effectivement inédit, par rapport à d'autres phénomènes du monde que nous percevons sous la forme d'entités (par exemple des visages, des mots ou suites de mots) ? Comment mesurer la nouveauté d'un type de phénomène psychique et connaître les modalités de son déterminisme historique ? Comment, en un mot, penser la mémoire musicale involontaire sous l'angle historique ?

Le problème posé est grevé par des difficultés méthodologiques, liées à l'imbrication d'éléments psychiques et socio-historiques, qui imposent de tenir compte de domaines de recherche aussi divers que la sociologie, la musicologie, l'histoire des techniques, les sciences cognitives, la philosophie analytique, la phénoménologie. Mon projet consiste à proposer une description et une conceptualisation pertinentes et documentées de cette dimension de notre rapport contemporain à la musique, à l'aide d'outils issus par exemple des philosophies de Bergson et de Nietzsche.

Parcours

 

Né en 1986.

CPGE Fustel de Coulanges (Strasbourg), 2003-2005.

Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines (ENS Lyon), 2005-2011.

- M1 de philosophie sous la direction d'Anne Sauvagnargues, « Les affects chez Bergson et Nietzsche » (2007).

- Agrégation de philosophie (2008).

- Année de recherche au Haut Collège d'Économie de Moscou sur « La réception russe de Nietzsche » (2008-2009).

- M2 de philosophie sous la direction d'Anne Sauvagnargues, « Usage et valeur du lexique sonore chez Bergson » (2011).

Doctorant contractuel à Université Paris Nanterre, depuis septembre 2011.

Publications

 

« La question de l'altruisme dans la première réception russe de Nietzsche (Preobrajenski, Lopatine, Grot, Astafiev) », in Philosophie russe. Métaphysique, culture, religion, Cahiers philosophiques de l'Université de Caen (dir. J. Laurent, M. Niqueux), 48, 2011, p. 11-45.

Traductions du russe vers le français

Vladimir Soloviev, « Littérature ou vérité ? » (avec appareil de notes), in Philosophie russe. Métaphysique, culture, religion, Cahiers philosophiques de l'Université de Caen (dir. J. Laurent, M. Niqueux), 48, 2011, p. 187-193.

Vladimir Soloviev, « L'idée de surhomme » (avec appareil de notes), in Philosophie russe. Métaphysique, culture, religion, Cahiers philosophiques de l'Université de Caen (dir. J. Laurent, M. Niqueux), 48, 2011, p. 195-204.

Traduction de l'anglais vers le français

George Herbert Mead, « Une nouvelle critique de l'hégélianisme : est-il valide ? », in Cukier A., Debray E. (eds), La théorie sociale de George Herbert Mead, Paris, La Découverte, à paraître en 2012.

Communications

 

« Le dionysiaque et la folie ».

Journée d'études « Foucault-Nietzsche : nouveaux regards », organisé par Luca Paltrinieri et Anthony Manicki, dans le cadre du programme ANR « La bibliothèque foucaldienne », avec le soutien du Centre Michel Foucault et du laboratoire Triangle, ENS Lyon, 7 octobre 2010, à paraître.

« Nietzsche lu par Nikolaï Fiodorov ».

Séminaire de l'équipe « Identité et subjectivité », organisé par Jérôme Laurent, Université de Caen Basse Normandie, 7 mars 2012.

Activités Pédagogiques

 

2009-2010 : Chargé de colles en khâgne au Lycée Fustel de Coulanges, Strasbourg.

Thèmes : l'art, la technique, le langage.

2010-2011 : Chargé de cours à l'Université Lyon 3 (licence droit/sciences politiques)

Philosophie politique (TD niveau L1)

2011-2012 : Doctorant contractuel à l'Université Université Paris Nanterre

Méthodologie philosophique (TD niveau L1)

Esthétique et philosophie de l'art (CM niveau L1)

2011-2012 : Doctorant contractuel à l'Université Université Paris Nanterre

Méthodologie philosophique (TD niveau L1)

Esthétique et philosophie de l'art (CM niveau L1)

« Le sentiment de nécessité des musiques familières ».

Activités de recherche

 

2007-2011 : Membre du laboratoire junior Jeux-Vidéo : pratiques, contenus, discours (ENS de Lyon).

Intervention interne : « Espace et liberté dans les jeux-vidéo : l'exemple des ''cartes du monde'' dans la série Final Fantasy » (26 avril 2010).

2008-2011 : Membre du laboratoire junior Considérations critiques sur la culture populaire (ENS de Lyon).

Depuis 2009 : Membre du projet d'ANR : Boris Tchitchérine, le libéralisme en Russie, proposé par Sylvie Martin (ENS de Lyon, Université de Lyon).






 

Mis à jour le 07 septembre 2016